Dès le plus jeune âge, les enfants prennent l’habitude d’échanger avec leurs camarades sur les réseaux sociaux. Si l’utilisation de ces outils numériques peut être innocente, certains jeunes peuvent toutefois être confrontés à un tout nouveau type de violence : le cyberharcèlement. Injures, chantage ou publication de contenu privé en ligne sont autant de faits qui peuvent désormais être dénoncés au 3018, un numéro national déployé pour les victimes. Voici comment le contacter.
Qu’est-ce le cyberharcèlement ?
Si le harcèlement scolaire avait auparavant lieu uniquement dans les cours de récréation, certains élèves y sont désormais confrontés où qu’ils aillent. À l’ère du numérique, les enfants peuvent effectivement dès le plus jeune âge, faire les frais de leurs bourreaux en ligne, depuis les réseaux sociaux. Responsable d’un mal-être qui a déjà touché plus de 20 % des 8-18 ans, le cyberharcèlement peut prendre diverses formes : injures, insultes, chantage, piratage de comptes, vol des données personnelles et peut même parfois aller jusqu’à la divulgation de photographies compromettantes. De nombreux cas de chantage à la webcam sont aussi recensés par les autorités qui prennent de plus en plus au sérieux ce type de violences qui a déjà mené certains jeunes au suicide.
#Numerosdurgence ☎️ | Victime ou témoin de #cyberharcèlement, le 30 18 est désormais joignable 7j/7 de 9h à 23h par téléphone ou tchat en direct, via Messenger et WhatsApp et sur https://t.co/gsBJtyIirl
— Secrétariat d’État chargé de l’Enfance (@Enfance_gouv) February 13, 2023
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Comment signaler un cas de harcèlement en ligne ?
Que vous soyez parent d’un jeune en danger, témoin ou encore victime, vous pouvez désormais compter sur une assistance prévue spécialement à cet effet. Devant la recrudescence du nombre de victimes de cyberharcèlement, le gouvernement a effectivement déployé de nouvelles mesures pour protéger les enfants, mais pas seulement. Toutes les personnes, qu’elles soient mineures ou majeures, qui font face à des actes délictueux en ligne peuvent contacter le 3018 pour être entendu et pour obtenir de l’aide. Totalement gratuit, ce service est joignable de diverses manières :
- par téléphone, fixe ou mobile, en composant simplement le 3018 ;
- par mail, via un formulaire de contact disponible sur le site internet du dispositif ;
- sur l’application mobile 3018, qui vous informe en prime sur vos droits et devoirs en tant qu’internaute ;
- ou encore via le live chat de messenger.
Notez qu’il est également possible d’effectuer en ligne une demande de rappel pour être contacté par un expert en cyberharcèlement.
Qui sont les interlocuteurs du 3018 ?
En 2023, ce ne sont pas moins de 20 professionnels qui œuvrent chaque jour pour répondre aux cas de cyberharcèlement sur le la ligne 3018. Pour lutter contre les incivilités qui ont lieu sur le web, les experts suivants sont joignables chaque jour de l’année :
- des juristes, qui vous informent sur la gravité des faits de cyberharcèlement que vous rencontrez et sur les démarches à suivre pour vous protéger légalement ;
- des psychologues, qui vous orientent notamment lorsque vous sentez un mal-être chez votre enfant victime de cyberharcèlement ;
- et des spécialistes du numérique habilités à supprimer les contenus violents et inappropriés qui visent une tierce personne.
Ces derniers se relaient toute l’année pour entendre les témoins, les parents et les victimes elles-mêmes.
Quelles solutions peut m’apporter le 3018 en cas de cyberharcèlement ?
La principale mission des professionnels qui répondent au 3018 est d’offrir une écoute sans jugement aux victimes de cyberharcèlement. Bien souvent, les jeunes qui contactent la ligne sont isolés et éprouvent des difficultés à faire part de leurs difficultés à leur famille. En prenant contact avec le service, ces derniers peuvent être entendus, soutenus et bénéficier de conseils précieux pour retrouver peu à peu une scolarité sereine. Aussi, les interlocuteurs sont habilités à faire disparaître les contenus qui concernent les victimes, qu’il s’agisse d’injures, de moqueries ou même de photographies publiées sans consentement. D’ailleurs, le 3018 agit en partenariat avec les plateformes numériques suivantes :
- Facebook ;
- Instagram ;
- Twitter ;
- Snapchat ;
- TikTok ;
- Youtube ;
- Discord ;
- Onlyfans ;
- Mindgeek…
Un signalement de cyberharcèlement peut ainsi faire disparaître définitivement contenus et commentaires désobligeants de la toile dans l’heure qui suit un appel au 3018. Ce pouvoir est primordial pour mettre un terme aux souffrances des jeunes. Bon nombre sont des femmes, victimes d’extorsion de photos, de vidéos ou encore de « Revenge Porn », technique qui consiste à divulguer du contenu pornographique sans le consentement de la personne concernée.
Quand puis-je contacter le 3018 ?
Le service d’aide aux victimes de cyberharcèlement connaît un franc succès. Cette année, les consultants ont dû gérer environ 20 signalements par jour et traiter environ 25 000 appels, soit plus de 40 % de plus qu’en 2021. Pour répondre présent aux jeunes et protéger leur santé mentale, le gouvernement a souhaité renforcer l’accès à cette plateforme nécessaire pour lutter contre les violences en ligne. Le 3018 est désormais joignable sous toutes ses formes du lundi au dimanche, de 9h00 à 23h00. Chaque jour et à toute heure, les enfants comme les adultes peuvent donc ordonner la suppression de données leur portant préjudice.
Un signalement au 3018 est-il anonyme ?
Qu’il ait lieu en ligne ou par téléphone, un signalement au 3018 est parfaitement anonyme. Les mineurs qui rencontrent des difficultés sans pouvoir en faire part à des adultes peuvent donc contacter la plateforme d’assistance sans que leurs parents n’en soient informés. En effet, les jeunes, marqués par la honte s’isolent bien souvent lorsqu’ils sont victimes de cyberharcèlement. Leur appel vers le 3018 est totalement confidentiel et les interlocuteurs qui mettent fin aux litiges numériques ne sollicitent en aucun cas les coordonnées ou le nom de l’appelant.
Quel est le nombre de victimes de cyberharcèlement en 2022 ?
Si le gouvernement a décidé de renforcer les mesures de protection des jeunes sur le web, c’est qu’ils sont de plus en plus nombreux à être impactés par le cyberharcèlement. Ce nouveau type de délit est particulièrement difficile à déceler par les parents, car les enfants ont tendance à le cacher par peur des représailles ou par honte. Pourtant, 10 000 contenus ont été supprimés par le service du 3018 en 2022 et 3 appels sur 10 recensés par la plateforme dénoncent des cas de harcèlement scolaire qui en plus d’être pratiqués au sein des écoles et collèges, se poursuivent le soir, les week-ends et pendant les vacances depuis les réseaux sociaux des victimes.
Cette omniprésence de l’agresseur cause bien souvent un mal-être chez les enfants qui vont parfois jusqu’à mettre fin à leurs jours. C’est pour prévenir ce type de tragédies, malheureusement de plus en plus fréquentes, que l’État martèle dès la 6e aux jeunes qu’ils peuvent obtenir de l’aide au 3810 face aux comportements numériques violents.