Si la réforme du congé parental n’a finalement pas été incluse au sein du projet de loi budget 2024, la question qui concerne les parents salariés qui souhaitent interrompre leur carrière pour éduquer leur nouveau-né pendant ses premiers mois de vie pourrait bien être à nouveau mise sur la table lors d’un prochain débat parlementaire. Voici ce qui pourrait changer pour les familles.
Quels sont les droits actuels des salariés en congé parental ?
Au fil des années, le congé parental est de plus en plus boudé des travailleurs qui, par souci financier, retrouvent au plus vite leurs fonctions professionnelles après la naissance d’un enfant. Pourtant, pendant ses 3 premières années de vie, ces derniers peuvent solliciter un congé rémunéré par l’Assurance maladie et mettre sur pause leur carrière afin de profiter de chaque moment avec leur petit.
Si les chiffres démontrent que les parents salariés sont de moins en moins nombreux à profiter de cet avantage, c’est en partie parce que la rémunération perçue par les concernés est très faible. En effet, chaque mois, ceux qui exercent ce droit se voient remettre une somme qui avoisine les 430 € en guise de salaire. Loin d’être suffisante, notamment à l’heure où tout augmente, la compensation versée par la CPAM incite à la reprise d’une activité professionnelle, quitte à rogner sur le confort familial.
Que prévoit la réforme du congé parental ?
Pour que chacun puisse mener comme il l’entend sa carrière et sa vie de famille, la ministre des Solidarités et des Familles Aurore Bergé à cet été tenté d’inclure au projet de loi budget 2024 la réforme du congé parental. Plus justes et plus adaptées aux besoins des travailleurs, les nouvelles règles de ce congé spécifique ont été évincées de la loi, mais pourraient être réexaminées au cours d’un prochain débat parlementaire.
Des indemnités proportionnelles aux revenus des salariés
Pour rendre plus attractif le congé parental et permettre à tous les budgets d’en profiter sans avoir à sacrifier leur pouvoir d’achat, la réforme prévoit une indemnisation plus conséquente. En effet, au lieu d’indemnités forfaitaires, les parents qui interrompent momentanément leur carrière pour profiter pleinement des premiers mois de leur nouveau-né devraient pouvoir compter sur des versements proportionnels à leurs revenus. Ainsi, sans grosse perte de salaire, les travailleurs devraient être plus enclins à profiter de moments privilégiés en famille et à faire valoir leurs droits.
Un congé moins long pour les parents salariés
En contrepartie d’une rémunération plus attractive, la réforme du congé parental prévoit une réduction de la durée du congé. En effet, au lieu des 3 années initiales, chaque parent pourrait désormais profiter de 4 mois indemnisés en fonction des salaires perçus. Cette option permettrait de limiter les dépenses de l’Assurance maladie, mais aussi de protéger le budget des citoyens désireux de mettre sur pause leur carrière au profit de l’éducation de leur nouveau-né.
Un libre arbitre qui ne prend plus en compte des problèmes financiers
La réforme du congé parental est conçue pour laisser enfin aux parents un certain libre arbitre après avoir donné naissance à leur enfant. En effet, nombreux sont les salariés qui retournent exercer leur activité professionnelle à reculons, mais qui, faute de moyens financiers, ne peuvent se permettre de solliciter un congé parental. Si les mesures évoquées sont retenues, ces derniers pourront faire le choix d’interrompre ou non provisoirement leurs fonctions sans se soucier du coût que représente leur décision.
Quel coût représente la réforme du congé parental pour l’Assurance maladie ?
Si la réforme du congé parental pourrait être particulièrement avantageuse financièrement pour les salariés qui pourront bénéficier d’indemnités calculées en fonction de leurs revenus habituels, l’Assurance maladie, elle, pourrait faire face à de lourdes dépenses si les mesures entrent en vigueur.
Pour rappel, en 2021, le coût du congé parental représentait un budget de 770 millions d’euros. Les nouvelles règles, si elles sont retenues par le parlement, elles, pourraient faire grimper à la hausse les dépenses de l’organisme de plusieurs centaines de millions d’euros encore.