Chaque année en France, des centaines de milliers de victimes de violences conjugales subissent les coups et la maltraitance de la part de leur conjoint. Pour épauler davantage les personnes contraintes de quitter un foyer où la violence règne, le gouvernement envisage différentes solutions. Voici les mesures qui, dès 2025, pourraient jouer en la faveur des victimes.
Que révèlent les chiffres au sujet des violences conjugales en France ?
En France, comme partout ailleurs, des centaines de milliers de victimes de violences conjugales souffrent en silence ou tentent de fuir une situation au sein de laquelle elles sont en danger. Comme chaque année, le ministère de l’Intérieur a révélé des chiffres sur le sujet qui sont parus le 6 novembre dernier. Particulièrement inquiétants, ces derniers ont achevé de convaincre notre gouvernement d’agir.
271 000 victimes recensées en 2023
En 2023, pas moins de 271 000 victimes de violences conjugales ont été recensées. On estime néanmoins que ces dernières sont beaucoup plus nombreuses, car toutes ne se manifestent pas. Parmi elles se trouvent des mamans et des femmes enceintes, encore plus vulnérables et encore plus en difficulté pour quitter leur bourreau.
Peu de dépôt de plainte de la part des victimes
Cela explique en partie le fait que les femmes victimes de violences conjugales sont très peu nombreuses à agir pour sanctionner leur conjoint violent. En effet, elles seraient seulement 14 % à avoir déposé plainte en 2022 après avoir été malmenées par leur partenaire. Pour épauler davantage ces dernières, l’État envisage de nouvelles mesures.
Quelles mesures l’État envisage-t-il de déployer pour les femmes victimes de violences ?
Chaque 25 novembre se tient la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes et c’est à cette occasion que notre Premier ministre doit présenter ce jour de nouvelles mesures. Ces dernières devraient offrir davantage de soutien aux victimes de violences conjugales et contribuer à les protéger au moment de déposer plainte, de quitter un foyer où la violence règne ou de fuir un conjoint menaçant.
Voici ce que révèle la Tribune Dimanche au sujet des dispositifs qui pourraient entrer en vigueur au cours de l’année 2025.
Une augmentation du budget alloué à l’aide universelle d’urgence
En 2025, le budget alloué à l’aide universelle d’urgence de la CAF pourrait être revalorisé. Pour rappel, ce coup de pouce d’au moins 254 € est versé aux femmes ayant porté plainte pour violences conjugales afin de les aider à quitter le domicile au sein duquel elles sont en danger. L’an prochain, la prestation sociale pourrait voir son budget passer de 13 millions d’euros à 20 millions d’euros.
La possibilité de porter plainte à l’hôpital pour les victimes de violences conjugales
Pour inciter les victimes de violences conjugales à déposer plainte contre leur conjoint, le gouvernement envisage également de généraliser à tout le territoire la possibilité de porter plainte à l’hôpital.
Ainsi, les femmes n’auront plus à craindre des représailles si elles sont repérées au commissariat et pourront agir au plus vite pour se protéger si leur état nécessite des soins d’urgence dans un établissement hospitalier.
La confidentialité des coordonnées des victimes de violences sur les avis d’impôt
Déjà accessible, mais peu connue du grand public, la mention « à ne pas divulguer à un tiers » permet aux victimes de violences conjugales de déclarer leurs impôts et de révéler leurs coordonnées au fisc sans que leur conjoint ne puisse accéder à leur adresse.
Cette année, près de 600 dossiers ont demandé à bénéficier de cette anonymisation qui s’offre aux victimes qui sont soumises à un avis d’imposition commun.
Qui sont les interlocuteurs à privilégier par les victimes de violences domestiques ?
De plus en plus de services, d’associations et de bénévoles sont disponibles en France pour accompagner les victimes de violences conjugales. Voici les interlocuteurs à privilégier lorsque vous vous sentez en danger au sein de votre propre foyer :
- Le centre d’informations des droits des femmes, qui intervient en faveur des victimes de violences domestiques sur l’intégralité du territoire ;
- Le 3919, accessible à tout moment par téléphone pour orienter les victimes vers des structures habilitées à les soutenir, à les héberger et à les accompagner pour se protéger ;
- Le réseau France Victimes, accessible par téléphone au 116 006 ou par courriel à l’adresse qui suit : [email protected] ;
- Ou encore le 119, pour les enfants mineurs contraints de vivre au sein d’un foyer où les violences conjugales règnent.