De nombreux enfants subissent un harcèlement scolaire, en primaire, au collège ou au lycée. Il est parfois difficile pour la victime d’entamer une démarche pour sortir de cette situation. Pourtant, il faut savoir que le harcèlement scolaire est puni par la loi et que de nombreuses solutions permettent de mettre définitivement fin aux actes déplacés.
Des signes avant-coureurs
Le harcèlement scolaire correspond à des actes répétés de violence verbale (insultes, moqueries, etc.) ou physique (mise à l’écart, coups, etc.) commis par un élève envers un autre. Ils provoquent un mal-être chez l’enfant et peuvent laisser de profondes séquelles.
Les victimes se confient peu à leur entourage mais certains signes transparaissent parfois. Ils prennent la forme de changements de comportement et sont autant de moyens détournés pour attirer l’attention et demander de l’aide. Ainsi, un enfant qui tombe soudainement en échec scolaire, s’isole ou se plonge dans le silence rencontre probablement des ennuis à l’école. Lorsque les agressions sont physiques, elles sont identifiables par des marques récurrentes (bleus) ou la disparition et casse de fournitures scolaires par exemple.
Parfois, aucun signe avant-coureur n’est malheureusement visible de l’extérieur. L’écoute reste alors la meilleure façon de prévenir toute forme de harcèlement. Il est également nécessaire de rassurer l’enfant, qui n’est absolument pas responsable de ce qui lui arrive.
Prendre contact avec la direction de l’école
Confronté au harcèlement scolaire, la solution la plus immédiate est d’alerter la direction de l’établissement. En effet, un plan de lutte contre le harcèlement scolaire existe dans les écoles et l’équipe pédagogique est à même de prendre des mesures adaptées pour protéger la victime.
Le harcèlement scolaire peut être déclaré par l’enfant, les parents de celui-ci ou un professionnel de l’éducation. Dans tous les cas, les témoignages des personnes concernées sont recueillis afin de vérifier les faits. Par ailleurs, il est possible de saisir la direction académique des services de l’éducation nationale (Dasen) pour solliciter un changement d’établissement. Il est fortement déconseillé d’approcher l’agresseur ou ses parents pour régler seul la situation.
D’autres solutions pour les victimes
Si la victime ne sait pas comment procéder et ne souhaite pas demander l’aide du personnel enseignant, elle peut appeler différents services : Non au harcèlement ou Net écoute. Le premier est accessible au 3018 et spécialisé dans l’accueil des victimes ou témoins de harcèlement scolaire. Tous les jours, de 9h00 à 23h00, il est possible de composer ce numéro pour obtenir des conseils et de l’aide pour sortir d’une situation de harcèlement. Le second est joignable au 0800 200 000, et adapté aux cas de cyberharcèlement. Enfin, un réseau d’associations d’aide aux victimes existe avec un numéro spécifique : le 116 006.
En cas d’urgence, un signalement à la gendarmerie ou au commissariat de police est nécessaire.
Le programme Phare pour lutter contre le harcèlement à l’école
Depuis la rentrée 2022, tous les établissements sont concernés par le programme Phare pour lutter contre le harcèlement scolaire. Pour prévenir des situations de harcèlement, intervenir à temps pour protéger les victimes et sanctionner ceux qui sont à l’origine de faits répréhensibles, des référents sont formés et interviennent au sein même des écoles, collèges et lycées pour déceler et prendre en charge les cas de harcèlement au plus tôt. Grâce à ce programme, élèves, enseignants et chefs d’établissements luttent ensemble contre les dangers de telles pratiques.
Les sanctions mises en place
Le harcèlement scolaire est puni par de lourdes sanctions, qui varient selon l’âge de l’auteur et de sa victime. De plus, des circonstances aggravantes sont définies et rendent la peine encore plus accablante. On parle de circonstances aggravantes si la victime est âgée de moins de 15 ans, si elle est vulnérable (handicap, maladie, etc.), s’il s’agit de cyberharcèlement et si le harcèlement entraîne une absence de plus de 8 jours à l’école.
Pour un auteur mineur
Lorsque l’auteur est mineur, il risque 6 mois de prison et 7 500 euros d’amende. La peine de prison est portée à 1 ans avec une circonstance aggravante et 2 ans quand elles se multiplient.
Pour les enfants de moins de 13 ans, des sanctions spécifiques s’appliquent sur décision du tribunal pour enfants, car aucune peine de prison n’est autorisée.
Pour un auteur majeur
Dans le cas d’un auteur majeur, il encourt une peine de prison d’1 an minimum et une amende de 15 000 euros. Elle passe à 2 ans de prison et 30 000 euros d’amende avec une circonstance aggravante, puis 3 ans et 45 000 euros lorsqu’elles sont plusieurs.
Une nouvelle forme : le cyberharcèlement
Une nouvelle forme de harcèlement s’est largement propagée ces dernières années : le cyberharcèlement. Il s’agit d’actes de violence perpétrés par le biais d’internet. L’impact sur la santé physique et mental de la victime est tout aussi important. Pour le signaler, l’enfant doit récolter, dès le début du harcèlement, les preuves de celui-ci (messages, captures d’écran) avant d’aller porter plainte ces documents à l’appui. Les sanctions encourues par l’auteur sont également conséquentes.